Les dépôts de parures de l’âge du Bronze moyen de Prat (Côtes-d’Armor) : l’imagerie à toutes les étapes de la chaîne opératoire, de la découverte à la détection automatique des décors - Université Rennes 2 - Haute Bretagne Accéder directement au contenu
Vidéo Année : 2023

Les dépôts de parures de l’âge du Bronze moyen de Prat (Côtes-d’Armor) : l’imagerie à toutes les étapes de la chaîne opératoire, de la découverte à la détection automatique des décors

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Marilou Nordez
Emmanuelle Collado

Résumé

Suite à la découverte clandestine de deux dépôts de l’âge du Bronze moyen au détecteur de métaux, un sondage a été réalisé sur le lieu de la découverte. Cette opération de terrain a permis de récupérer des informations partielles sur le contexte d’enfouissement des deux dépôts, et surtout d’en mettre au jour un troisième encore en place. Son environnement et la disposition des objets ont pu être documentés précisément (clichés, photogrammétries), puis il a été prélevé en bloc et tomographié avant d’être fouillé au laboratoire Arc’Antique (Nantes). Ce sont au total 90 parures annulaires (soit 15 kg de bronze) qui proviennent du site de Prat (Côtes-d’Armor). Toutes sont recouvertes sur leur face externe d’un fin décor géométrique couvrant : l’abondance des motifs et la morphologie doublement convexe de ces objets rend leur dessin manuel extrêmement fastidieux. Il est donc apparu nécessaire de mettre en place un protocole permettant de numériser les objets, de permettre leur déroulé virtuel et d’automatiser l’identification des décors. Cependant, l’excellent état de conservation de la plupart des bracelets est corrélée à une forte brillance de leur surface, qui rend la reconstruction des modèles 3D difficile. Une procédure bien spécifique a nécessairement été mise en place pour l’acquisition photogrammétrique : la lumière polarisée croisée (cross polarized light). Elle permet de supprimer la spécularité des surfaces brillantes, assurant de très bonnes photographies pour la documentation et la création des modèles 3D. Le développement d’un protocole adapté a bénéficié de l’expérience accumulée depuis 2016 pour documenter l’art pariétal du néolithique armoricain (PCR « Corpus des signes gravés néolithiques » 2016-2022, dir. S. Cassen) et les bracelets de Bais (Mélin et Nordez 2019). Le protocole a ainsi pu être appliqué in extenso (Grimaud et al. 2016, Grimaud et Cassen 2019, Cassen et Grimaud 2022). Son origine est issue de deux constats simples : la manipulation des modèles 3D ne s’est pas encore réellement démocratisée, et si le modèle 3D possède énormément d’informations, elles restent indistinguables au premier abord. Elles vont alors être extraites les unes après les autres et restituées sous la forme d’images 2D se superposant les unes sur les autres. Ce protocole nommé PETRA, pour Protocole Employing Three Dimensional Model in Archaeology, permet de décrire l’objet d’étude dans un système de représentation normé associant plans, coupes et élévations. Il est également possible de créer des systèmes de projection personnalisés pour résoudre certains problèmes de projection. Une dizaine de couches d’informations est actuellement disponible, pouvant générer jusqu’à 400 images par point de vue pour décrire une surface. Dans le cas des bracelets de Prat, l’objectif était notamment de décrire le décor. À ce jour, la méthode qui nous semble la plus performante reste ICEO (Images Compilées sous Éclairages Obliques), la seule qui permet d’argumenter l’identification d’entités graphiques et d’aborder certains aspects de tracéologie (Cassen et Vaquero 2003, Cassen et Robin 2010). Mise en place dès le début des années 2000 par S. Cassen, elle est maintenant automatisée et associée au PETRA. Cette automatisation permet de détecter les enlèvements de matière - étape chronophage - pour consacrer les efforts à l’étude du programme iconographique à proprement parler. Ce protocole est mis en œuvre principalement à travers le logiciel Blender (production des images à partir du modèle 3D) et Inkscape (mise en page). La chaîne opératoire repose ainsi sur des outils librement accessibles et au code ouvert, répondant aux principes de la science ouverte. Ce sont ici les multiples recours aux méthodes d’imagerie tout au long de cette chaîne opératoire – de la découverte des objets sur le terrain jusqu’à leur valorisation – que nous nous proposons de présenter à travers l’exemple des bracelets de Prat, avec une mise en exergue du protocole PETRA qui a déjà fait ses preuves sur des supports variés (gravures rupestres, céramique, métal, etc.).

Dates et versions

hal-04035436 , version 1 (17-03-2023)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Pas de modification

Identifiants

  • HAL Id : hal-04035436 , version 1

Citer

Grimaud Valentin, Marilou Nordez, Emmanuelle Collado. Les dépôts de parures de l’âge du Bronze moyen de Prat (Côtes-d’Armor) : l’imagerie à toutes les étapes de la chaîne opératoire, de la découverte à la détection automatique des décors. 2023. ⟨hal-04035436⟩
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