, Théories sur la plus-value, Paris, Éditions sociales, 1974, tome I, pp.469-470
, il faut prendre en compte la présence photographique comme inhérente au dispositif d'exposabilité. Prenons enfin l'exemple du livre, qui surpasse de loin la galerie d'art en exposabilité au sens de Walter Benjamin : À partir du moment où cette simple condition est respectée ? la possibilité d'ouvrir le livre pour accéder à la visibilité publique qu'il organise ? même lorsque le livre se trouve exposé dans une galerie d'art comme oeuvre-objet, il apporte son mode propre d'exposition et ne profite pas du dispositif spécifique de l'exposition proposé par la galerie d'art
, époque de sa reproduction mécanisée : « de nos jours, par le poids absolu de sa valeur d'exposition, [l'oeuvre d'art] devient une création à fonction entièrement nouvelle » (V 147) À nous de prendre le risque de repenser la fonction de la galerie d'art ; peut-elle échapper aux dangers de la ritualisation (vernissages !) et de l'institutionnalisation (définition sociologique de l'art), et devenir un abri pour l'art en lui évitant la disparition dans l'océan du web ? Quels autres abris envisager pour l'art : la rue ? la bibliothèque ? la maison d'édition ? le livre ? l'université ? Benjamin pensait que l'art ne répondait pas aveuglement au progrès technique et qu'il était « solidaire de la première comme de la seconde technique » (VI 148). À nous d'avoir le courage de formuler des hypothèses sur la nature des technologies numériques et de repenser l'art comme un laboratoire d'idées, afin qu'elles puissent servir « ce jeu " harmonien " » (VI 149) dont il rêvait. Il pensait que l'appropriation des forces de production, rendue possible par les nouvelles techniques de reproduction, pourrait bouleverser « l'ordre de la propriété » capitaliste (XIX 170), voire en libérer. À nous d'avoir la naïveté de repenser l'économie afin qu'elle ne soit pas destructrice pour la nature et pour la culture. « L'humanité [?] envisage, à côté des buts accessibles, d'autres qui ne sont d, notait Benjamin. À nous de repenser la révolution à la mesure du monde d'aujourd'hui ; dans le monde moderne, elle ne peut plus être pensée à la manière de Marx, comme une « locomotive de l'histoire », car selon Benjamin, la révolution consiste, au contraire, dans l'« action de l'espèce humaine qui voyage dans ce train, exercée sur le frein 55 . » « Penseur est le nom ridicule de ceux qui re-pensent 56
, Les pratiques éditoriales et la question de l'exposition, supérieure des Beaux-Arts/« Hôtel- Rivet, pp.2012-116