Perceforest : de l’entremets et de l’entrelardement au pastiche, ou l’art de cuisiner les textes - Université Rennes 2 Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Etudes Françaises Année : 2010

Perceforest : de l’entremets et de l’entrelardement au pastiche, ou l’art de cuisiner les textes

Résumé

Perceforest is a long prose romance which, in Christine Ferlampin-Ache’s view, could have been written not during the 14th, but during the 15th century. Pastiche is based on stylistic imitation and it seems difficult to reference pastiche in relation to medieval works. But it is necessary to develop studies focused on medieval style, and dealing with pastiche can be an opportunity to do so. Perceforest is a continuation of the Historia Regum Britaniae and Les Voeux du Paon, recounting what happened before the Vulgate Cycle. Is there stylistic mimicry between Perceforest and these texts ? Two points are examined : the use in Perceforest of Latine declensions, and two speeches (from Christ and Alain). More than real pastiches, we find here references to specific narrative worlds which guide the readers. Moreover, Perceforest seems to pastiche ancient texts in order to suggest that it is an authentic chronicle : the confrontation with present times and nostalgia play an important part in this view. A Burgundian reader can understand the Conte de la Rose in prose as a pastiche of a “mise en prose,” a prose rendering, and the Conte de la Rose in verse could be a pastiche of a lai. Like “entremets” and “entrelardement” (in Perceforest, the word refers to an aesthetic concept based on “variety”), pastiche has to do with pleasure, taste and variety.
Perceforest est un vaste roman en prose que Christine Ferlampin-Acher propose de dater, non du xive siècle, mais du xve. C’est sur cette datation qu’est basée l’étude qui suit. S’interroger sur le pastiche dans une oeuvre médiévale est tributaire d’une approche stylistique, problématique. À l’inverse, le questionnement sur le pastiche peut contribuer à nourrir une réflexion sur le style dans les oeuvres médiévales. Perceforest se présente comme une suite, à la fois de l’Historia Regum Britaniae et des Voeux du Paon, et comme une préhistoire du Graal du cycle de la Vulgate : y a-t-il continuité stylistique (et donc pastiche) entre Perceforest et les textes qui le bornent, en amont et en aval ? Le sujet, vaste, est abordé à travers l’étude du maintien de déclinaisons à morphologie latine (sera étudiée la relation entre Perceforest et ses modèles en amont) et de deux discours, du Christ et d’Alain (sera ciblée la relation avec le cycle Vulgate). Par ailleurs, Perceforest, comme chronique fictive, présente des traits qui vieillissent le texte et qui pourraient ressortir du pastiche : cependant, la patine naît surtout d’une nouvelle conception du passé, nostalgique, du fait de la confrontation avec le présent. L’étude du Conte de la Rose, dont la version en vers peut se lire comme un pastiche de lai et la version en prose comme un pastiche de mise en prose, confirme que c’est par la prise en charge du présent (les mises en prose sont un genre « moderne ») que l’écart temporel avec le passé se trouve le mieux mis en perspective. Finalement, comme les entremets et l’entrelardement (ce terme désigne dans Perceforest une conception esthétique fondée sur la variété), le pastiche a pour enjeu essentiel de redonner du goût à ce qui risque de devenir plat, monotone, routinier, topique.

Domaines

Littératures
Fichier principal
Vignette du fichier
Perceforest.pastiche.déf.pdf (389.59 Ko) Télécharger le fichier
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

hal-01846006 , version 1 (26-07-2018)

Identifiants

Citer

Christine Ferlampin-Acher. Perceforest : de l’entremets et de l’entrelardement au pastiche, ou l’art de cuisiner les textes. Etudes Françaises, 2010, Faute de style : En quête du pastiche médiéval, 46 (3), pp.79-97. ⟨10.7202/045119ar⟩. ⟨hal-01846006⟩
115 Consultations
155 Téléchargements

Altmetric

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More