. Ibidem, , p.1103, 1104.

É. Zola and L. Curée, , p.494

. L'oeil-du-xix-e-siècle,

, Actes du VIII e Congrès de la SERD, dir. Fr. Desbuissons, M.-A. Fougère et É. Wicky, 2020 En ligne

, Comme pénétrée par cette photographie, Madeleine accouchera, sans avoir revu Jacques, de son double, Lucie -lux, la lumière qui a également donné son nom à la photographie 50 ? Le charcutier Quenu accueille à Paris son frère Florent et lui donne la chambre de l'apprentie Augustine, située non loin de celle de son amoureux et cousin, l'apprenti Auguste. Cette dernière a accessoirement laissé pour décorer le portrait de son couple, et Auguste vient alors religieusement l'admirer chaque soir. Or, lorsqu'il « laiss[e] Florent seul avec le lit et en face de la photographie 51 », un malaise se produit en face de ces modèles de reproduction, Madeleine Férat ainsi que Florent, héros du Ventre de Paris de 1873, confirment cette concomitance entre l'oeil vivant et l'oeil de verre de la photographie

A. , Ceci se renforce par deux propositions simples, binaires et semblables. La deuxième le renforce même en remplaçant le verbe avec une virgule qui rapproche alors la copie Augustine de sa source Lisa. La juxtaposition de ces deux propositions indépendantes mime une fois de plus cette reproduction sans fin. Que dire des noms d'Auguste Landois et Augustine Landois avant même d'être mariés ? Que dire encore de leur ressemblance physique ? Dans ce portrait, le regard frontal, direct de ces êtres théoriquement vivants, est rendu inerte par la technique photographique, que reprend l'écriture de Zola grâce à cette syntaxe du double qui ne cesse de se répéter

, la main dans la main 53 » à nouveau devant Florent ; et devant Lisa, « la photographie d'Auguste et d'Augustine semblaient toute blême d'épouvante 54 ». Tout cliché serait ainsi un être autonome dont les yeux de verre agiraient à eux seuls sur les personnages comme Méduse. Amateur de la technique photographique, propriétaire de nombreux outils professionnels et de deux laboratoires, Zola a réalisé de nombreux portraits de ses enfants, avec pose et fond neutre. Ces photographiques sont loin des scènes quotidiennes d

É. Zola and M. Férat, , p.737

. Ibidem, , p.744

, Sur ce point, voir l'article d'Alain Buisine, « Les chambres noires du roman », Cahiers naturalistes, n° 66, pp.243-267, 1992.