Résumé : De 1968 à 1970, Tatsumi Hijikata, célèbre chorégraphe à l’origine de l’ankoku butō, apparaît à trois reprises dans des œuvres ero-guro du réalisateur japonais Teruo Ishii. Le danseur apporte avec lui une esthétique provocante particulièrement adaptée à la logique attractionnelle de ces films d’exploitation mêlant violence et érotisme. Tandis que le Japon connaît un développement économique fulgurant qui informe des normes sociales policées et hygiénistes, cette affirmation outrancière, sur les écrans des cinémas populaires, de pulsions inavouables déformant les corps et les âmes, semble dès lors participer d’une véritable entreprise de subversion.