, Rennes officiants du sacrifice et qu'il entend l'hymne des vierges dansantes, accompagnant l'arrivée de Chariclée, si bien qu'il peut s'écrier : « Voilà Chariclée et Théagène, p.41

. Dans-cette-mise-en-oeuvre-rhétorique, une perception directe des deux héros de la fête pythique racontée. La phantasia et l'enargeia sont admirablement conjointes pour rendre visibles et audibles les référents. Cnémon, le théatès, voit se dérouler la procession, Cnémon, l'akoatès, entend les chants, et il voit de ses yeux (autoptès) deux jeunes gens qu'il reconnaît immédiatement. A ce moment, le narrateur, non sans ironie, fait dire à Calasiris : « Et où sont-ils, montre-les moi, au nom des dieux 42 », avant d'expliciter par la bouche de Cnémon cette force discursive qui stimule une perception mentale superposable à une perception directe 43 : « ? ?????, Héliodore donne aux mots une puissance telle qu'ils stimulent, dans l'imagination de Cnémon

. Ô-père, ai imaginé les voir alors qu'ils ne sont pas là tant c'est de façon évidente que ton récit m'a mis sous les yeux et que j

, Je ne sais pas, dit Calasiris, si tu les as vus tels que ce jour-là la Grèce et le soleil les ont regardés

, Il s'agit là de la mise en oeuvre du pouvoir des mots dont Aristote dit dans sa

, Le vocabulaire que le narrateur prête à Cnémon signifie bien cette démonstration : il a eu l'impression (au sens propre d'image qui s'est imprimée dans son esprit) de voir (idôn), alors qu'ils étaient absents (apontas), ceux que la diégèse de Calasiris (diègèsis), lui a montrés (hypedeixen), avec tant d'évidence (enargôs), Rhétorique qu'ils « mettent les choses devant les yeux », qu'ils montrent une chose comme agissante 44

, Grâce à la phantasia stimulée par l'enargeia (euidentia en latin) du discours qu'il a entendu, Cnémon a cru qu'il contemplait le spectacle des Pythia de Delphes où se sont rencontrés Théagène et Chariclée, qu'il a alors reconnus, Certes

. Ibidem,

, ??? ??? ??? ????? ??????? ???? ????» ???????? ? ?????????

. Ibidem,

R. Aristote and . 1411b, ???? ?? ??? ??????? ????? ?????? ??? ?????????? ????????, pp.24-25

. Héliodore,

, Rennes « re-connaissance » de deux personnages récemment quittés par Cnémon, mais celle-ci illustre parfaitement le pouvoir démiurgique des mots qui autorisent tout narrataire à parcourir l'espace qu'une voix imprime dans son esprit

, discours littéraire qui transfigure perpétuellement l'espace, des espaces : ce discours déforme, transforme, reforme s'appuyant souvent sur une perception immédiate et réelle, de l'ordre du sensible, pour mieux la mimer, la dynamiser, l'élargir, et en suggérer toutes les possibilités virtuelles, essentielles à une joute poétique ou à un récit d'aventures. Les ressources inépuisables qu'offrent ces mots que Bachelard identifie à « de petites maisons, avec cave et grenier », renouvellent sans cesse l'espace -physique ou mental -au rythme de la capacité inventive de l'être humain qui