, en quelque sorte de l'intérieur, sans la moindre ironie condescendante, le genre du conte, dans un rapport d'adéquation à l'épistémè et à l'axiologie contemporaines. En relation homodiégétique: «Narrateur ou conteur, lequel choisir?, p.41

, Tout d'abord, parce que, comme son titre l'indique, ce roman consiste en une récriture d'un conte bien précis, dans la version collationnée par les frères Grimm; ensuite parce qu'en matière de régime, semble prédominer en l'occurrence le satirique, voire le polémique 42 , tant l'hypotexte et ses «auteurs» y sont, 2003.

L. Début-du-préambule-permettra-d'en and . Juger,

, Cet intertitre me fournit l'occasion de rendre un fugitif hommage intertextuel à Jacques Sternberg: J. Sternberg, 188 contes à régler, 1988.

, Tout conte fait À l'issue de ces six 46 promenades dans les bois enchevêtrés du conte et du roman, il est temps de formuler quelques conclusions. Tout d'abord, même s'il n'en a pas été question jusqu'ici tant ce point relève de l'évidence, le remploi d'un genre dans/par l'autre entraîne nécessairement des modifications d'ordre quantitatif. Le seuil à partir duquel un récit peut être considéré comme un roman demeure certes assez largement soumis à l'appréciation subjective, mais il n'empêche que, considérée sous l'angle de la longueur, toute récriture romanesque d'un conte est a minima -et entre autres choses, bien sûr -une expansion ou une extension ou une amplification 47 . Pour s'en tenir au corpus précédemment analysé, en attesteraient aussi bien Rose (L'Aubépine) de Robert Coover que Le Vaillant petit tailleur d'Éric Chevillard. Or cette première modification en entraîne, Même si ces deux régimes ou tonalités sont à l'évidence sous-tendus par une attitude ludique; ce qui peut paraître cautionner l'interprétation des nombreux critiques qui, à propos du texte de Chevillard

, En ne comptabilisant pas les quelques lignes consacrées à Le Clézio, pour d'évidentes raisons intertextuelles?

G. Genette and P. , 298 sq. personne élue. En effet, que le texte soit innervé par un fantasme d'impersonnalité (Italo Calvino), par un procès inverse de personnalisation (Éric Chevillard), ou qu'il embrouille la donne énonciative (Jacques Roubaud, Marie NDiaye, et dans une moindre mesure Marie Redonnet), dans tous les cas, ce paramètre mérite l'attention, 1982.

, la question de l'origine énonciative s'impose comme une composante essentielle du texte: jamais l'histoire ne se raconte d'elle-même; ici, toujours, quelqu'un parle. À ce titre, de telles récritures romanesques du conte, qui en sont simultanément autant de relectures, affirment la fin du temps de l'innocence; et constituent par là même d'efficaces antidotes aux dérives régressives d'un postmodernisme mal compris et idéologiquement suspect. Pour autant, que nul ne s'effarouche de cette entreprise de déniaisement, qui n'obère aucunement les gratifications imaginaires inhérentes au genre revisité: forêts impénétrables, nonobstant choix pronominaux opposés («il» versus «je») et/ou attitudes narratives contrastées (hétéro-versus homodiégétique)

, Mais ce plaisir empathique est désormais indissociable d'une jouissance plus stratégique; autre nom de la lucidité qui, on l'a vu, ne s'oppose pas a priori à la ludicité. Aussi, pour faire droit à cet aggiornamento symptomatique de l'épistémè actuelle, peut-on légitimement conclure cet examen de la conjointure du conte et du roman à l'époque contemporaine par une formule librement démarquée d'Umberto Eco: «Comme l'auraient écrit les frères Grimm, ils se marièrent, vécurent heureux

U. Eco, Eco y définit l'attitude postmoderne en imaginant un quidam qui, au moment de déclarer sa flamme à une femme cultivée, userait de ce détour intertextuel: «Comme dirait Barbara Cartland, p.538, 1980.

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